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Littérature gay du Maroc : les pionniers

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Depuis une vingtaine d’années, quelques écrivains marocains (Rachid O, Abdallah Taïa, Hicham Tahir…) ont brisé un tabou en révélant publiquement leur homosexualité. Mais avant eux, la thématique homosexuelle avait déjà été évoquée dans la littérature marocaine, même si c'était resté de manière plus anecdotique. Il y a eu des auteurs marocains et quelques auteurs étrangers.

 

Ouvrages pionniers d’auteurs marocains 

 

Le pain nu, de Mohamed Choukri. L'ouvrage est publié pour la première fois dans la traduction anglaise qu'en a faite Paul Bowles, en 1973 aux éditions Peter Owen. Il sera ensuite publié en 1980 en France, aux éditions Maspero, dans une traduction faite par Tahar Ben Jelloun. Il ne sera édité au Maroc qu'en 1982, avant d'être interdit, de 1983 jusqu'en 2000.
C’est l'un des premiers textes qui aborde des sujets tabous dans la société nord-africaine de l'époque, comme la drogue, la violence ou la sexualité. Sur un mode autobiographique il évoque la vie des rues et décrit la violence qu'il vit au jour le jour. Il fréquente le milieu de la prostitution et relate ses fantasmes sexuels, les viols de jeunes filles, ou bien de son viol d'un jeune garçon, passages qui expliquent la censure du texte.

L’Enfant de sable, de Tahar Ben Jelloun, (Seuil 1985). L’histoire d’une fille contrainte par ses parents à être un garçon. Il s’agit d’Ahmed, né de sexe féminin dans une famille de sept filles et dont le père décide qu’il sera un garçon, élevé en conséquence.

 Look and move on  (Devillez Didier, 2000), de Mohammed Mrabet. Il raconte sa vie dans les rues de Tanger, le kif, la bisexualité, sa fréquentation des Américains désœuvrés puis sa rencontre avec Paul et Jane Bowles qui changera son destin. Mrabet était surtout un conteur et ce fut Paul Bowles qui a transcrit son histoire.

Le Dernier Combat du captain Ni’mat, de Mohamed Leftah (Editions de la La Différence, paru en France début 2011). L'ouvrage posthume, n'est pas disponible au Maroc ; les autorités n'ont jamais explicité cette censure, mais (presque) aucune des librairies qui ont tenté d'importer le livre n'a jamais pu le mettre en rayon. Le roman évoque l'idylle homosexuelle entre un aviateur égyptien et son domestique.
Mohamed Leftah avait déjà abordé la même thématique dans son ouvrage Au bonheur des limbes (2006) avec un personnage androgyne : Jeanne le travesti

Une vie à trois, de Bahaa Trabelsi. L'auteure aborde l'homophobie dans la société marocaine. Un homme, homosexuel, issu d’une famille marocaine aisée, devra choisir entre ses pulsions et les convenances. Il choisira les secondes mais sera très vite rattrapé par les premières ! Tour à tour, le point de vue de chacun de protagoniste de cette histoire : d’Adam, Jamal et Rim



Auteurs étrangers vivants au Maroc

 

Bien que l’homosexualité y reste un thème sensible, le Maroc fait partie des rares pays qui ont traité avec une certaine tolérance les écrivains et les artistes homosexuels ; de nombreux auteurs occidentaux y ont trouvé refuge et apporté aussi leur contribution à la thématique gay.

 

Jean Genet, écrivain français dont le Maroc est devenu la seconde patrie ; il est enterré à Larache dans le cimetière espagnol. Le funambule est un texte dédié à son amant Abdallah Bentaga, qui s’est suicidé à l’âge de 28 ans.

Juan Goytisolo, écrivain majeur de la deuxième partie du XXème siècle ; il est d’origine espagnole et a fuit la dictature franquiste. Il réside principalement à Marrakech depuis 1997. Dans Makbara, il évoque un amour impossible entre deux personnages aux personnalités ambigües ; l’histoire gravite autour de Jemaâ el fna (Jemaâ el fna dont il est un des plus ardents défenseurs, et pour laquelle il contribua à son classement par l’UNESCO).

Paul Bowles, compositeur et écrivain américain, qui a longuement résidé à Tanger. Il était ouvertement homosexuel bien que marié avec Jane Bowles (qui était presque exclusivement lesbienne). Il a écrit Un thé au Sahara, transposé au cinéma par Bertolucci. Il a traduit, révélé et transcrit plusieurs auteurs marocains.



26/07/2014
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