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Abdellah Taïa, le porte-paroles.

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Taïa est issu d'une famille modeste et a étudié la littérature française à l'université Mohamed V de Rabat, à l'université de Genève et à la Sorbonne. Après Rachid O, il est l'un des premiers écrivains marocains et arabes à affirmer publiquement, dans ses livres comme dans les médias, son homosexualité.

En juin 2007, Abdellah Taïa fait la couverture du magazine marocain Telquel sous le titre : « Homosexuel, envers et contre tous ». Dans le même magazine, en 2009, il publie une lettre intitulée « L'homosexualité expliquée à ma mère » où il explique ouvertement ses choix quant à sa sexualité, mais aussi ses aspirations pour la jeunesse du Maroc ; ce texte a été écrit indirectement en réaction aux propos d’un ministre marocain qui pointait du doigt « ceux qui portent atteinte à l’identité marocaine », et qui, manifestement, le désignait. 

Il est devenu un des porte-paroles les plus en vue de la question homosexuelle au Maroc, et plus largement, des préoccupations de la jeunesse marocaine, dans des médias français, et dans le contexte du printemps arabe.

De décembre 2008 à décembre 2010, sous la présidence de Florence Malraux, Abdellah Taïa a été membre de la commission avance sur recettes au CNC (France). Il a été nommé par la directrice du CNC, Véronique Cayla.

En 2012, il réalise son premier film, L'Armée du salut, adaptation de son troisième roman qu'il présente à la Mostra de Venise 2013. Le film n’a pas été diffusé au Maroc, à l’exception d’un Festival à Tanger et à Marrakech en mai 2015 à l’IFM et l’ESAV.

Sa condamnation du terrorisme islamiste ( lire l’article) a le mérite de réfléchir aux sources de certaines complaisances et paresses d'esprit.

 

Propos et commentaires

« En arabe, “zamel” est une insulte. Au Liban, un mot a été inventé ces dernières années. “Mathali”. Il vient de “mitl” qui veut dire “comme”. Celui qui aime celui qui est comme lui. C’est un mot neutre qui n’exprime pas de jugement. Celui qu’il faut utiliser. »

« Il y a une nécessité intérieure de ne plus vivre l’hypocrisie qui mine le Maroc. Les réactions que je reçois vont dans ce sens là. L’histoire des sociétés passe par des minorités qui forcent les sociétés à aller de l’avant. C’est ce que j’essaye de dire dans ma lettre (Lettre à ma mère). Le combat est plus large que celui de la défense des homosexuels. Il y a des élans dans ce pays qu’il ne faut pas casser, une fougue légitime de la jeunesse. »

Dans son Dictionnaire des écrivains marocains, Salim Jay écrit qu'Abdellah Taïa possède « un ton bien à lui, fait d'une imprégnation authentique par les humeurs et les rumeurs de son pays natal et d'une ouverture avide à la découverte d'univers différents de l'autre côté du détroit. »

Son écriture est simple : « Il y a un certain mépris des intellectuels marocains qui me reprochent d’être pauvre en vocabulaire ;  le combat que je mène, je n’aurai pas pu le conduire au Maroc. Je suis totalement reconnaissant à la France de me permettre cela. Pour moi, la plus belle reconnaissance, c’est de pouvoir envoyer des articles à Tel quel et au Monde et qu’ils soient publiés ; c’est plus important encore que de publier des livres. »

 

Parutions

Des nouvelles du Maroc. Editions Paris-Méditerranée,  1999.
Ses premiers textes sont publiés dans un recueil de nouvelles aux côtés de Mohamed Choukri, Salim Jay et Rachid O.

Mon Maroc. Récit, Séguier, 2000.
Le Maroc intime de Taïa, celui de son enfance.

Le Rouge du tarbouche. Roman, Séguier, 2004.
Le roi Hassan II meurt en 1999. Abdellah, jeune étudiant marocain de Salé, poursuit ses études de lettres à Paris depuis un an. Après l'enchantement et l'éblouissement du début, la ville des lumières, qui longtemps le faisait rêver, lui offre un nouveau visage, celui de sa dure réalité quotidienne. Il s'agit désormais de survivre, d’assumer son homosexualité.

L'Armée du salut. Roman, Seuil, 2006.
Le parcours autobiographique de Taïa ;  les conditions qui vont déterminer ses choix.

Maroc 1900-1960, un certain regard. Avec Frédéric Mitterrand, Actes Sud, 2007.

Une mélancolie arabe. Roman, Seuil, 2008.
Un garçon efféminé est à la recherche de son identité et rêve de devenir cinéaste.

Lettres à un jeune Marocain. Ouvrage collectif dirigé par Taïa, Seuil, 2009.
Dans le contexte du printemps arabe, l’ouvrage se veut une main tendue vers la jeunesse marocaine abandonnée de tous. 50 000 exemplaires en sont distribués gratuitement au Maroc en août 2009 avec l'hebdomadaire Telquel. En décembre de la même année, 40 000 exemplaires du livre, traduit en arabe, ont été également distribués gratuitement avec Nichane la version arabophone de l'hebdomadaire.

Jean Genet. Un saint marocain. Numéro de la revue Nejma, dirigé par Abdellah Taïa. 2010

Le Jour du roi. Roman, (Prix de Flore), Seuil, 2010.
Deux amis du temps d’Hassan II, à une époque où le Maroc vivait dans la peur…

Infidèles. Roman, Seuil, 2012.
La déshérence de Jallal qui aide sa mère prostituée à survivre avant de sombrer dans l’islamisme radical.

Un pays pour Mourir. Roman, Seuil 2015
Sur des parcours d’immigrés en France : Zahira une prostituée marocaine en fin de carrière, Aziz un transsexuel algérien sur le point de se faire opérer, Mojtaba un révolutionnaire iranien homosexuel…

 

Ses livres sont traduits dans plusieurs langues.
Liens sur Dailymotion : à propos d’Infidèles, Une mélancolie Arabe, L’armée du Salut...
Et sur Youtube : à propos d’Un pays pour mourir



15/03/2015
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